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l'ére de la maturité...


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Qu'entendez-vous par "reprise en main majeure" ?

En 2001-2002, l'informatique professionnelle s'est montrée sous son plus mauvais jour, celui de la puérilité de ses informaticiens, fascinés par la quête du graal, de l'outil "best of breed". Cette immaturité a éclaté au grand jour : il n'était même plus nécessaire d'être informaticien pour la percevoir. Aujourd'hui, l'informatique professionnelle traverse une révolution qui va la faire rentrer dans l'âge de raison. Terminée la fascination pour la technique, bienvenue l'harmonisation des standards, la prise en compte des problématiques métier, la surveillance de la qualité de service, etc. C'est un mouvement salutaire : l'informatique passe à l'ère de l'industrialisation.

 

C'est donc le triomphe des plates-formes architecturées autour des serveurs d'applications ?

Exactement. Signalons d'ailleurs que du côté des éditeurs le débat est clos : IBM, Oracle et Microsoft dominent les environnement classiques, BEA domine les environnements critiques. Chaque éditeur essaye de faire de son serveur d'application un environnement qui a réponse à tout en y intégrant la totalité de son offre logicielle. Prenons l'exemple d'Oracle : l'éditeur permet à ses clients d'utiliser tous ses logiciels pour un prix unique, calculé sur la base du nombre de processeurs qui sont utilisés.

 

Cette approche va révolutionner l'informatique. Les grands comptes ont tout intérêt à se laisser séduire par l'une ou l'autre de ces plates-formes, et de constuire tout leur SI sur l'ensemble de briques qui leur est proposé dans chaque offre globale. C'est un gage de cohérence, de centralisation, et au final d'économies. Les serveurs d'application vont s'imposer partout, c'est certain.

 

Il faut donc s'engager dans cette voie dés aujourd'hui?

La phase de transition n'est pas facile à mettre en oeuvre à l'heure qu'il est. Et c'est le gros point noir : les DSI ne disposent pas encore de tous les outils d'administration nécessaires. On sait depuis longtemps gérer l'infrastructure d'un SI de façon très centralisée. Mais il n'existe pas d'outil qui permette de gérer les applications métier d'une entreprise de façon souple et centralisée. Prenons un exemple : si je construis un processus métier transversal, qui s'appuie sur plusieurs applications ou plusieurs services, je prends un risque : s'il y a le moindre grain de sable dans la mécanique, je ne vais pas pouvoir rétablir la mécanique. Il n'y a pas d'outil - et pas de compétences - qui me permette de résoudre ce type de problèmes. Heureusement, ce n'est là qu'une affaire de temps.

 

N'oublions pas le deuxième point noir : les éditeurs manquent de transparence vis à vis des outils qu'ils mettent sur le marché. La technologie est devenue complexe, et il n'est pas toujours facile de savoir où l'on va.

 

Les éditeurs le savent-ils eux-mêmes ?

Ah !... L'industrie logicielle négocie actuellement un virage majeur, et les éditeurs ne savent effectivement pas toujours où ils vont. Leurs stratégies globales ne sont pas figées, les choses bougent encore beaucoup. Et cette incertitude ne perturbe pas que les clients : les éditeurs eux-même s'y perdent. Certains sont tellement déboussolés qu'ils sont prêts à brader leurs produits pour éviter de perdre des parts de marché. Il y aura encore des rachats et des rebondissements stratégiques, mais une chose est sûre : on s'achemine vers la domination sans partage des quatre géants du logiciel, dans un modèle "tout-intégré".

 

C'est donc la mort des pure players ?

Je le pense. Et c'est pour moi la marque de la maturation du marché. Souvenez-vous de l'industrie automobile au début du siècle. En France, on recensait pas moins de 50 constructeurs ; aujoud'hui, ils sont trois. C'est ce que j'appelle l'industrialisation, la rationalisation.

 

Changeons d'angle et parlons un peu du DSI. Son métier est-il en train de changer ?

Assurément. Lui aussi va devoir passer par une phase de maturation. Pour le DSI qui continue à faire de la technique une fin en soi, il n'y a plus qu'un espoir : la retraite. Désormais, on sait que la technique fonctionne. Il faut donc adopter un discours métier, attacher de l'importance à la création de valeur, à la réduction des coûts, etc. Il faut se préparer à être flexible. Tout en étant bien sûr capable de faire les choix techniques qui lui permettront de maîtriser ce qu'il met en place.

 

France Telecom a créé une DSI en forme de prestataire de services interne, Alstom s'apprête à externaliser son SI, etc... L'externalisation est-elle une tendance lourde ?

Clairement. Vous constaterez que, une fois que l'on a dessiné les frontières de chaque service, et que l'on a instauré une maîtrise détaillée des coûts pour chaque processus métier, on a opéré une sorte d'externalisation interne. De là à passer la main à une maîtrise d'oeuvre extérieure, il n'y a qu'un tout petit pas. Un pas que les entreprises seront de plus en plus nombreuses à faire, j'en suis persuadé.

 

Et de l'externalisation à l'externalisation offshore [délocalisation], il n'y a qu'un autre petit pas. L'offshore outsourcing pourrait exploser dans les années à venir. Pour tout vous dire, je pense que les sociétés de service ne peuvent résister à la pression des prix que de deux manières : par la délocalisation, ou par le regroupement en grosse entités. En clair : je crains que l'avenir des petites SSII soit quelque peu cahotique. Dans notre secteur, l'heure est à la concentration.

 

Que pensez-vous des Web Services ?

On est en train de comprendre à quoi vont servir les Web Services. C'est une technologie prometteuse, certes, mais pas une technologie miracle. Ce n'est pas en saupoudrant quelques Web Services au dessus d'un SI mal ordonné que l'on va pouvoir connecter toutes les applications métiers comme par magie. Pour pouvoir bénéficier des promesses des web services, il faut en passer par un gros travail de standardisation, de délimitation des applications, et même par une phase d'EAI. Pas de connectivité sans urbanisation du SI. Pas de services Web sans une redéfinition de la méthodologie de conception : il va falloir développer des règles métier sous forme de services.

 

Gardons les pieds sur terre : les Web Services ne sont rien d'autre que trois standards universels : SOAP, UDDI, WSDL. Ils sont en quelque sorte le dernier pas avant l'automatisation de la publication des applications, mais pour être développés, ils nécessitent des milliers de pas préalables. Il faut en particulier que les processus métiers soient bien identifiés, bien découpés, et que l'organisation humaine soit adaptée.

 

Linux marche-t-il vers le succès ?

Assurément. Sa croissance dans le domaine des serveurs va être continue. Les faiblesses de Linux tendent à disparaître : on trouve de plus en plus facilement des compétences Linux, l'ergonomie des logiciels s'améliore, et des outils d'administration commencent à apparaître. Linux a un énorme avantage sur Windows : il tire parti des efforts de millions de spécialistes, là où l'OS de Microsoft est conçu par quelques centaines de développeurs. La grand chance de Linux aura été de ne pas tomber dans les travers de l'opensource : le coeur de Linux est le même pour tout le monde, il n'y a pas autant de variantes que d'entreprises qui se frottent à Linux, comme c'est trop souvent le cas dans le libre. C'est une magnifique opportunité.

 

Le métier des SSII a-t-il changé ?

Nous avons déjà évoqué la pression des prix, qui entraîne des délocalisations et un phénomène de concentration. Mais il faut aussi évoquer les rapports entre conseil et intégration. On voit beaucoup de cabinets de conseil se rapprocher des SSII. Je pense que c'est une erreur : mes clients réclament une forte séparation entre le conseil et l'intégration. A mon sens, les sociétés de conseil et d'intégration qui se sont rapprochées vont connaître une crise.

 

Quant au métier d'intégrateur, il est devenu un travail d'expertise et s'est singulièrement écarté du travail de défricheur. On ne choisit plus une SSII pour sa maîtrise de la dernière technologie en date, mais pour son sérieux, sa maîtrise des coûts, ainsi que les garanties qu'elle peut apporter.

 

Le site

SQLI

Craignez-vous une attaque de sécurité globale ?

Non : je doute que les pirates réussissent à faire tomber Internet. Et quand bien même ils y parviendraient, ils n'empêcheraient pas les entreprises d'accéder à leurs informations critiques. Car faire tomber Internet, ce n'est en aucun cas faire tomber chaque réseau privé. Aujourd'hui les entreprises utilisent des VPN pour faire transiter les infos sensibles. Pas Internet.

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Salut

 

Juste une precision : Faire tomber internet est impossible ce qui est faisable et a été fait c'est le DoS des serveurs de l'ICANN...

En clair plus de nom de domaine mais tout serait encore accesible via IP.

Quand aux attques de VPN c'est sa qui devient le plus courant avec l'integration de fonction avancé dans des periphs tel que des imprimantes iu autres la penetration ne se fait plus de l'exterieur mais de l'interieur.

Ce qui marche de moin en moin je croit c'est le social engeeniring de notre bon Mitnick. Maintenant tout le monde est au courant et trouver un con pour qu'il te donne son n° de cb devient dur dur... :D

 

@+

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