Test d’un prototype de graveur DVD 8x

Annoncés pour le second semestre 2003, les graveurs DVD+R 8X circulent depuis quelques temps déjà sous forme de prototypes. Nous avons eu la chance d’en avoir un en test pendant quelques jours, insuffisamment pour en tirer la quintessence, mais assez pour

Le chip est basé sur un Philips Nexperia optimisé Verplex. Ce chip est potentiellement capable de piloter l’ensemble de la chaîne numérique pour parvenir à la vitesse de gravure théorique de 12 X. Cependant, cette vitesse ne devrait pas être atteinte dans les semaines à venir, car on se heurte à un problème de fusion de clusters.

Pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire d’observer la surface d’un disque. Sous la couche transparente protectrice se trouve une couche opaque percée de trous, lesquels laissent apparaître une surface réfléchissante. La distance entre chaque trou est calculée en pas, chaque pas correspondant à un signal 0. Une alternance simple de un pas entourant un trou donnera : 0.1.0. correspondant à : 0 : absence de signal lumineux capté. 1 : réception d’un signal lumineux réfléchi.

Là où les choses se corsent, c’est que le passage du laser sur un pas 0 n’est pas équivalent à une absence de réflexion, car le capteur reçoit une émission parasite de lumière réfléchie. C’est donc le pilote logiciel du capteur qui déduit s’il doit ou non prendre en compte ce signal fantôme.

Evidemment, plus on miniaturise le pas, plus le logiciel doit interpréter le signal. Il en résulte une marge de tolérance réduite qui ne prend en compte que la crête du signal. Or, plus on grave vite, plus la périphérie du trou est hachurée, d’où il résulte une plus grande émission de lumière parasite. Conclusion, pour parvenir à la vitesse de gravure de 8 X, il faut un média spécialement élaboré pour minimiser ce défaut, une optique améliorée et un chip logiciel adéquat.

Pour être parfait, il faudrait également une mécanique capable d’absorber le surcroît de vibrations produit par la vitesse de rotation du disque. Il n’existe actuellement pas de média supportant la vitesse de gravure de 12 X et la partie logicielle ne semble pas suffisamment optimisée pour autoriser aujourd’hui cet exploit.

Cependant, en cherchant une solution à ce problème, quelques équipes concurrentes ont découvert une autre application tirant profit de ce défaut. En optimisant le chip logiciel, ont peut réduire le pas et obtenir ainsi un accroissement notable de la capacité de stockage du DVD.

Pour schématiser à l’extrême, on pourrait dire que le soft est capable de faire la différence entre les fronts montants d’une onde lumineuse et d’en déduire s’il y avait avant un pas 0 ou plusieurs.

Le principe est, schématiquement, de calibrer le front de montée de l’onde et de différencier celui-ci d’un autre. Le soft ML calcule alors les pas O ou 1 précédant celui pris en compte, qui laissent un signal parasite identifiable, et les extrapole. Appliqué en gravure, ce procédé permet simplement de supprimer des pas, puisqu’il va recréer le front de montée caractéristique sur le média. Il utilisera le procédé inverse en lecture. Il s’agit donc d’une exploitation intelligente d’un défaut inhérent à la gravure-lecture optonumérique.

Cet algorithme a été élaboré par Calimetrics, une société créée par une équipe de chercheurs universitaires américaine d’Alameda, en Californie. Cette société s’est constituée en Joint Venture supportée par TDK, Sanyo et Mitsubishi.

L’équipe de Calimetrics annonce d’ailleurs que son logiciel pourrait tripler la capacité de stockage. Une collaboration plus poussée avec Philips permettrait dans les mois à venir d’appliquer cette technologie au BlueRay afin d’obtenir un volume de stockage de 34 Gb à partir d’un média RW. Nommé ML (MultiLevel Encoding technology), le procédé est d’ores et déjà disponible via un chip Sanyo, dont est dérivé celui utilisé sur le prototype.

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